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Claire Balva, co-fondatrice de Blockchain Partner, la start-up française spécialiste de la technologie blockchain, est intervenu à l'occasion des Rencontres ITESOFT pour présenter cette technologie dont on entend de plus en plus parler. De quoi s’agit-il ? Que permet-elle ? À qui s’adresse t’elle et surtout pour quels usages ?
La nature des échanges sur Internet est basée sur la duplication. Lorsque l’on adresse une pièce jointe dans un email, le destinataire la reçoit mais l’émetteur en possède toujours une copie. Si cette façon de faire convient bien à la plupart des échanges de documents, elle pose un véritable problème dans le cadre de « transactions de valeur numérique » : monnaie, points de fidélité, votes, actions d’entreprises…
Dans ce contexte, il est alors nécessaire de s’appuyer sur un intermédiaire (les banques, les notaires ou les gouvernements par exemple) qui va retirer la valeur à l’émetteur pour la remettre au destinataire. Mais cela c’était avant la technologie blockchain ! En effet, la blockchain qui est une technologie de stockage et de transmission d’information (créée initialement pour faire fonctionner le Bitcoin) est conçue de telle manière qu’il n’est plus nécessaire de s’adresser à un intermédiaire pour échanger de la valeur.
La blockchain d’origine se voulait donc une sorte de grande base de données structurée en blocs répertoriant l’ensemble des transactions en Bitcoin. Aujourd’hui ce principe de désintermédiation est techniquement applicable à tout échange de valeur numérique.
Une telle technologie est avantageuse dans la mesure où elle permet une traçabilité des échanges (chaque bloc est horodatés), une très grande résilience (les données étant répliquées sur de nombreux serveurs partout dans le monde), une intégrité (grâce aux clés publiques et privées on s’assure que la personne qui fait la transaction et en possession du mot de passe) et bien entendu la désintermédiation des échanges de valeur numérique.
La blockchain, nous l’avons vu, permet de réaliser rapidement des transactions de tout actif numérique qui a de la valeur, sans qu’il ne soit nécessaire de faire appel à un intermédiaire. Sa fonction de registre permet également d’y enregistrer l’empreinte digitale d’un document avec horodatage de façon à le rendre incorruptible.
Par conséquent, il est possible d’imaginer la création d’une blockchain permettant de prouver l’existence de documents tels que des diplômes ou des titres de propriété, qui serait ici une sorte de notaire dématérialisé. On peut également imaginer une blockchain qui abriterait des smart contract sur lesquels il serait impossible d’intervenir et qui serviraient donc de base à l’automatisation de certains processus comme l’automatisation de remboursements par exemple.
Les certificats de systèmes de management, produits et supply chain peuvent être stockés et mis à jour dans une blockchain ou chaîne de blocs privée et sécurisée, permettant à quiconque d'obtenir une confirmation immédiate de la validité d'un certificat. Un bailleur social pourra ainsi s’assurer que les attestations d’assurance transmises par ses locataires sont authentiques. Il en va de même pour tous types d’attestations (Kbis…) ou documents de valeurs (RIB, brevets, diplômes, titres de propriétés…) pour lesquels l a blockchain joue alors de rôle de notaire décentralisé.
La blockchain permet à des écosystèmes d’entreprises (fournisseurs, distributeurs, clients) de se partager de l’information sans que l’un des acteurs ne centralise toute la donnée. Chaque transaction est là aussi horodatée et enregistrée au sein des blocs de la blockchain. Une fois le système mis en place, l’ensemble de la chaîne logistique est tracé et mis à jour automatiquement sans falsification possible.
Admettons que les contrats d’assurance voyage soient placés dans la blockchain, elle-même alimentée automatiquement par des informations sur les retards des vols. Dès l’instant où le lien est établi entre un vol retardé et des dispositions contractuelles, la blockchain permettra le dédommagement automatiquement de la personne qui en est victime - en monnaie programmable à ce jour encore - pour renforcer la qualité de service et la satisfaction des consommateurs.
Il faut toutefois noter que la blockchain n’en est qu’à ses débuts et aujourd’hui le principal défi se situe au niveau de la régulation. Il n’existe en effet aucune jurisprudence quant à la valeur juridique de ce qui figure dans la blockchain. Un forum parlementaire a d’ailleurs été mis en place pour réfléchir à cette problématique. Par ailleurs, la question de la sécurité est également importante. Alors que la cybercriminalité explose, il faut envisager la possibilité que des hackers s’y intéressent !
Responsable communication et éditorial
Laurent rejoint ITESOFT en 2000. Directeur de Projet Marketing et diplômé de l’IAE d’Aix en Provence, il dispose d’une expérience de plus de 15 ans dans la production d’évènements, d’études et de contenus autour de la dématérialisation et de l’automatisation des processus.
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