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Le respect des délais de paiement entre entreprises est une priorité du ministère de l'Économie et des Finances depuis 2008 et la Loi de Modernisation de l’Économie (LME). Si les améliorations observées depuis restent positives, les derniers chiffres de l’Observatoire des délais de paiements démontrent une réelle fragilité de la situation avec une majorité de grands comptes qui payent leurs factures au-delà du délai légal.
La mise en œuvre dès 2026 de la facture électronique obligatoire va-t-elle changer la donne ? En aura-t-on définitivement fini des retards de paiement ? Attention à la pensée magique ! Explications.
Sommaire
Le respect des délais de paiement est essentiel au bon fonctionnement de l’économie. Des règles ont été établies pour éviter les dérives. La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) mène chaque année des contrôles.
Le Code du commerce définit des délais de paiement stricts pour encadrer les transactions entre professionnels.
Les retards de paiement posent de nombreux défis aux entreprises, particulièrement en ce qui concerne leur gestion de trésorerie. Lorsqu'une entreprise subit des retards de paiement, sa trésorerie en est directement affectée, ce qui peut compromettre sa capacité à honorer ses propres obligations financières. Cela peut également nuire à sa compétitivité, car l'entreprise doit parfois recourir à des solutions de financement coûteuses pour pallier les manques de liquidités.
Déficit de trésorerie des PME
dû aux paiements hors délais légaux
en 2022
Source : DGCCRF
Montant total des amendes
pour retard de paiement
en 2023
Source : DGCCRF
Du côté des entreprises qui retardent leurs paiements, les risques sont également significatifs. Elles s'exposent à des sanctions financières, telles que des pénalités de retard, et à des risques réputationnels, particulièrement depuis la mise en place du dispositif de "name and shame" introduit par la loi Pacte du 22 mai 2019. Ce dispositif vise à publier les noms des entreprises qui ne respectent pas les délais de paiement sur le site de la DGCCRF ainsi que sur un support d’annonce légale, exerçant ainsi une pression supplémentaire pour réduire le délai de paiement et se conformer aux régulations.
Entre les règles et leurs applications, il peut exister un décalage. Les entreprises respectent elles les délais légaux ? L’observatoire des délais de paiements 2023 donne de précieux enseignements.
En 2023, la DGCCRF a contrôlé 766 établissements et constaté que 34% d'entre eux étaient en anomalie, contre 33% l'année précédente. Le montant total des amendes a bondi de 74%, atteignant 58,4 millions d’euros en 2023, comparé aux 33,5 millions d’euros en 2022. Ces chiffres révèlent une augmentation significative des infractions et montrent que les entreprises continuent de rencontrer des difficultés à respecter les délais de paiement légaux.
Une dégradation globale des retards de paiement qui pénalise surtout les PME
Les retards de paiement des factures fournisseurs s'allongent. En moyenne, toutes tailles d’entreprises confondues, ils étaient de 12,6 jours au quatrième trimestre 2023, contre 11,7 jours un an auparavant. Les « grands retards », c'est-à-dire ceux de plus de 30 jours, s'accroissent également : fin 2023, 8,3% des entreprises présentaient de tels retards contre 7,2% fin 2022.
Les grandes entreprises sont particulièrement mauvaises élèves : 55% d'entre elles payent leurs fournisseurs en retard, avec un retard moyen de 19 jours. Ces retards pénalisent surtout les PME, qui subissent une rétention de trésorerie estimée à 15 milliards d’euros.
Deux causes principales expliquent ces retards de paiement :
Le principe de coresponsabilité
L’article L. 441-9 I du code de commerce précise que si le vendeur est tenu de délivrer la facture dès la livraison d’un bien ou la réalisation de la prestation, l’acheteur est également tenu de la réclamer afin de pouvoir la payer avant échéance. Mieux vaut donc être en capacité d'identifier (et réclamer) les factures non parvenues (FNP) pour éviter toutes sanctions pour paiement hors délais légaux !
La réforme sur la facturation électronique obligatoire sera en place dès le 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et entreprise de taille intermédiaire (ETI), et dès le 1er septembre 2027 pour les PME et microentreprises. Cette réforme devrait offrir plus de transparence dans le processus comptable et ainsi inciter les acteurs à améliorer leurs pratiques de paiement. Toutefois, cette réforme ne suffira pas à elle seule, à éliminer les retards de paiement. Voici pourquoi.
Le nouveau dispositif de facturation électronique permettra de centraliser toutes les factures échangées entre assujettis à la TVA sur une plateforme nationale inspiré de Chorus Pro : le portail public de facturation. L'administration disposera ainsi d'une vision en temps réel de l'activité de facturation mais également… des retards de paiement. Cette visibilité accrue sur les données de transaction et les statuts des factures devrait faciliter grandement les contrôles de l'administration fiscale… et par voie de conséquence, encourager les entreprises à mieux respecter les délais de paiement.
Cependant, la réforme ne concerne que la facture, et non pas la transaction commerciale dans son ensemble, de la demande d’achat au bon à payer. Dans un même processus, les comptables pourront encore avoir à traiter d’un côté des factures au format électronique, et de l’autre des bons de livraison ou des documents de transport au format papier par exemple. Cette complexité accrue dans le processus de rapprochement et de validation des factures pourrait bien en réalité ralentir l’émission du bon pour paiement.
Pour maîtriser les délais de paiement dans le contexte de la réforme, les entreprises devront être en mesure de répondre à 4 challenges :
C’est pour répondre à ces défis que nous avons conçu Streamline Invoices, seule solution de digitalisation des processus de facturation du marché qui offre aux entreprises :
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Conclusion
Si la réforme de la facturation électronique obligatoire représente une avancée majeure vers une meilleure transparence et une opportunité clé pour un meilleur contrôle des délais de paiement, elle ne suffira pas à éradiquer les retards de paiement à elle seule. Les entreprises doivent s'engager dans une transformation digitale plus globale, en intégrant des solutions technologiques adaptées pour digitaliser l'ensemble des processus transactionnels. C'est seulement à ce prix qu'elles pourront véritablement sécuriser leurs délais de paiement et renforcer leur compétitivité sur le marché.
Responsable communication et éditorial
Laurent rejoint ITESOFT en 2000. Directeur de Projet Marketing et diplômé de l’IAE d’Aix en Provence, il dispose d’une expérience de plus de 15 ans dans la production d’évènements, d’études et de contenus autour de la dématérialisation et de l’automatisation des processus.
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